Roger Excoffon, Aire France, affiche, 1965, 100x45.5cm, image extraite du livre "Histoire du graphisme en France" de Michel Wlassikoff, page 193

Zoë Husson, graphiste chez Com n'plus, nous parle de son métier

La communication visuelle, la clé d'une campagne de communication réussie

On dit souvent que « la première impression est la plus importante », cette expression s’applique aussi à l’image de votre entreprise. Ce sont les éléments visuels de la communication qui impactent les potentiels clients et qui donnent un premier aperçu des valeurs et de l’univers de votre structure.

Avec l’évolution de la communication, les entreprises cherchent à se différencier et à marquer les esprits. Cela peut alors passer par l’utilisation d’images (photographies, dessins, schémas, formes, etc.) qui viennent soutenir les textes et donc les messages dans les éléments de communication.

Chez Com n’plus, nous avons noter experte Zoë Husson, qui s’occupe de la production graphique pour les clients de l’agence. Nous lui posons quelques questions sur son métier et les compétences nécessaires pour exercer son métier.

 


Quelles sont pour toi les caractéristiques clés que doit posséder un.e graphiste actuellement ?
En 2021, je pense qu’un.e graphiste doit savoir s’appuyer sur des connaissances solides de l’histoire du graphisme, notamment des périodes fortes qui ont donné lieu à des productions populaires voire cultes. Je pense par exemple à la période 1955-1965 avec l’apport Suisse et le début des images de marque (CF. Roger Excoffon avec la création de l’identité visuelle d’Air France en 1958, en particulier le logotype et quelques affiches dont celle qui constitue la couverture de cet article) dont on observe un important regain actuellement avec les refontes de logotypes de clubs de sport et autres grandes marques (récemment Total).

C’est également une période où beaucoup de polices de caractère encore populaires aujourd’hui ont été créées. Je fais référence en particulier à Univers créée par Frutiger en 1956 ou encore Helvetica créée par Miedinger en 1957. C’est aussi une période où le jeu entre formes, motifs, couleurs et le fond uni blanc ou noir est très expérimenté, donnant lieu à des visuels parfois minimalistes mais pour le moins efficaces (CF. Massin avec son adaptation graphique de La cantatrice chauve d’Eugène Ionesco chez Gallimard, 1964 ; les pages Courrèges de Peter Knapp pour le magazine Elle, 1965).

police de caractère Univers créée par Frutiger en 1956, image extraite du livre "Histoire du graphisme en France" de Michel Wlassikoff, page 188

pages Courrèges de Peter Knapp pour le magazine Elle, 1965, image extraite du livre "Histoire du graphisme en France" de Michel Wlassikoff, page 206

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Depuis, même si l’apport du numérique a amené de grands bouleversements bénéfiques et de la rentabilité dans la conception graphique et la production d’images au sens large, je pense qu’il est important de savoir s’en détacher un minimum pour être capable d’insuffler une « âme » aux images et visuels. Se restreindre au numérique est, de mon point de vue, un enfermement délétère pour la créativité et l’originalité. Revenir aux sources en feuilletant des ouvrages papier retraçant l’histoire de graphisme me semble essentiel pour rester pertinent et efficace. Evidemment, à cela s’ajoute la consultation régulière de sites qui réunissent les publications graphiques les plus récentes.

Peux-tu expliquer tes missions en tant que graphiste chez Com n’plus ?
Mon rôle de graphiste au sein de Com n’plus est global et est optimisé par les compétences complémentaires des autres collaborateurs qui œuvrent dans d’autres domaines de la communication. J’interviens dans la conception d’identités visuelles, de chartes graphiques, de logotypes, de mises en pages et d’infographies. En plus de vérifier chaque production (qu’elle soit visuelle ou textuelle) qui sort de l’agence, je participe à l’élaboration des plans de communications avec toute l’équipe, ce qui me permet d’avoir une vision globale des clients et de leurs valeurs. Cette transversalité me donne la possibilité de rester au plus près de la singularité de chaque projet et de rester pertinente dans mes productions.

En somme, un.e graphiste doit être capable de fabriquer une image la plus précise possible afin de mettre en avant les valeurs et les services d’une entreprise. Le design graphique c’est une manière de regarder le monde et de le transformer. Avec le design graphique, la forme rend service au contenu, pour être au plus près du message que l’entreprise souhaite délivrer. C'est ce que nous gardons à l'esprit lorsque nous créons, entre autres, les visuels de la communicaiton de notre client CKP Engineering.